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COURS = Prise de vue numerique (Chapitre_3) - VERSION: 1.0 (M.A.J: 28/11/09)
- AUTEUR(s): Bernard GIACOMONI
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III.COMPOSITION ET CADRAGE


III.1.POINT DE VUE FONCTIONNEL:


III.1.1.ESSAI DE DEFINITION:


La COMPOSITION est l'action de déterminer le sujet principal d'une photographie et la manière de le présenter dans son environnement de façon à en faire ressortir les caractéristiques que l'on désire mettre en valeur.
De la COMPOSITION choisie vont se déduire le POINT DE VUE et le CADRAGE, qui vont conditionner le regard porté sur le sujet principal et l'importance de l'environnement par rapport à ce sujet.


III.1.2.PROBLEMATIQUE:


La COMPOSITION doit donc être effectuée en fonction des intentions du photographe: quel est son sujet principal ? quel doit être le statut de l'observateur par rapport à lui (supérieur, inférieur, égal?), quels aspects, quelles caractéristiques veut-on en montrer plus particulièrement ? faut-il donner de l'importance à la relation du sujet à son environnement ou à l'action qu'il est en train d'accomplir? faut-il au contraire, en faire abstraction ? la composition doit s'efforcer d'apporter une réponse rationnelle à ce type de questions (il ne s'agit là que d'exemples).
La composition et le cadrage sont des tâches qui ne sont pratiquement pas assistées par l'informatique de bord (si l'on excepte les dispositifs de stabilisation d'image). Leur importance est pourtant primordiale. Lors d'une prise de vue, il est souvent difficile, voire impossible, de modifier le positionnement relatif des différents éléments que l'on désire y faire figurer. D'autre part, les conditions externes peuvent interdire d'adopter certains points de vue: absence de recul, contre-jour non désiré (position du soleil ou d'une autre source lumineuse), etc. Il faudra donc se résoudre à faire un compromis entre les intentions du photographe en matière de composition de la photographie et les contraintes liées à la technique et à l'environnement.

REMARQUE:
Dans le cas de la photographie numérique, la puissance des logiciels de traitement d'images (photoshop, the gimp, etc.) nous donne la possibilité de corriger après coup une grande partie des imperfections d'une prise de vue: en ce qui concerne le cadrage, sa correction est, en général une opération extrèmement simple. Le fait de pouvoir éliminer facilement (dans une certaine mesure) des détails non désirés peut également permettre d'adopter certains cadrages malgré la présence d'éléments indésirables. Ces manipulation sont souvent considérées comme discutables dans le cadre d'une démarche artistique. En revanche, elles semblent licites dans le domaine de l'infographie (moyennant, bien sûr, le respect d'une certaine éthique).



III.2.POINT DE VUE ESTHETIQUE:


III.2.1.GENERALITES:


L'impression esthétique produite par une image est, évidemment, extrèmement subjective. Il est cependant possible de distinguer un certain nombre de facteurs objectifs, d'ordre physique, physiologique ou culturel qui agissent d'une manière significative sur cette impression. En infographie, la connaîssance de ces facteurs aide à composer de manière rationnelle des images correspondant aux effets recherchés. Les paragraphes qui suivent abordent ces notions et leurs conséquences sur le cadrage et la composition d'une photographie.


III.2.2.CHOIX D'UN FORMAT D'IMAGE:

FORMAT PORTRAIT ET FORMAT PAYSAGE:

Les panneaux photosensibles des appareils photographiques numériques ont, en général, une forme rectangulaire respectant la proportion 4/3 entre largeur et hauteur. Les photographies sont donc captées à l'origine dans ce format, souvent appelé "format paysage". Le photographe a la possibilité de basculer l'appareil de 90°, de façon à inverser largeur et hauteur (proportion 3/4). Le format des photographies prises de cette manière est habituellement appelé "format portrait".
Bien que notre vision binoculaire nous permette de capter la lumière sur près de 180° dans le plan horizontal, l'angle à l'intérieur duquel nous percevons nettement les formes sans déplacer notre axe de vision ne dépasse pas, en pratique, 45 à 50 degrès. Cette valeur correspond à peu près à l'angle de champ d'un objectif de 50 mm de focale. Dans le sens de la hauteur, notre angle de vision est encore plus réduit. L'interception de notre champ de vision par un plan perpendiculaire à notre axe de vision présente sensiblement la forme d'un rectangle dont la proportions largeur/hauteur est sensiblement égale à 4/3 (c'est donc un "format paysage", ce qui explique probablement le succès de ce format pour la photographies ou les écrans vidéo).
En général, les distances depuis lesquelles on observe une photographie ou un écran de télévision sont telles que leurs images tiennent très largement dans notre champ de vision: a 3 mètres des yeux les dimensions du rectangle correspondant à un champ de vision de 45° sont d'environ 2,5 m sur 1,85 m, ce qui est largement supérieur aux dimensions d'un écran de télévision courant, par exemple. De même, la largeur angulaire d'une photographie de 20 cm de large, observée à 35 cm des yeux n'est que de 32 degrès, donc bien inférieure au champ de vision humain.

CHOIX DU FORMAT PAYSAGE:

De ce qui précède, nous pouvons déduire qu'une photographie prise au format 4/3 avec une focale inférieure à 50 mm permet à notre vision d'embrasser un espace qu'elle ne pourrait, dans la réalité, voir en entier sans un mouvement des yeux ou de la tête. Ce format engendre donc une impression de confort visuel, de calme, de stabilité et d'espace qui convient bien aux représentations de paysages en cadrage large et avec une grande profondeur de champ (donc une focale plutôt faible). C'est ce qui explique son appellation. La contrepartie peut être une impression de froideur, de statisme et de monotonie.


EXEMPLE D'APPLICATION:

Cadrage au format paysage

CHOIX DU FORMAT PORTRAIT:

La vision humaine correspondant plutôt à un format 4/3, une photographie au format "portrait" correspond beaucoup moins à notre champ de vision: si l'on veut y faire entrer toute la hauteur de l'image, notre vision embrassera forcément en largeur des détails de l"environnement qui parasiteront notre perception. Dans le cas contraire, nos yeux seront astreints à balayer l'image dans le sens de la hauteur pour la voir en entier. D'où un inconfort et un déséquilibre qui favorise plutôt les impressions d'action et de dynamisme, mais aussi de proximité et d'empathie. Ce format convient donc bien pour les portraits (d'où son nom). Il permet également un meilleur rendu de certaines scènes (cascade, escalade,clochers, phares, etc.) ou la verticalité a son importance. L'impression de dynamisme et de perspective est bien meilleure que dans le cas d'un format portrait.


EXEMPLE:

Les deux photographies suivantes représentent le même sujet principal. Celle qui est prise au format portrait, restitue beaucoup mieux la perspective, la verticalité, la dynamique du sujet. Elle suggère le mouvement vers le haut, l'escalade. Dans celle qui est au format paysage, ces impressions sont perçues plus faiblement.
Chemin montant au format portrait Chemin montant au format paysage


III.2.3.CHOIX DU PLAN: LARGE OU RAPPROCHE?


Une photographie est la plupart du temps composée autour d'un "sujet principal". Ce sujet peut être un personnage, un animal, un groupe ou même une chose (un arbre, un monument, etc.). Au moment de la photographie, ce sujet se trouve dans un certain environnement. Suivant les intentions du photographe, l'environnement revétira plus ou moins d'importance:
  • Dans un portrait, le sujet est souvent cadré en plan rapproché et son environnement réduit au minimum, voire flouté. Ce dispositif traduit l'intention de ne s'attacher qu'à la personnalité du sujet, indépendemment de tout contexte social, spatial ou temporel.
  • En revanche, si l'intention est de représenter le sujet dans son rôle social, familial ou professionnel, le contexte environnemental pourra devenir un acteur important de la scène. Dans ce cas, le cadrage sera plus large, afin d'intégrer des éléments significatifs de cet environnement.
C'est donc en grande partie l'importance de la relation sujet-environnement dans ce que l'on a l'intention de montrer qui va déterminer le choix du plan: plus un sujet est cadré serré, plus il prend de l'importance et plus son environnement en perd. Un cadrage large met de la "distance" entre le sujet et l'observateur, à la fois sur le plan physique et sur le plan psychologique. En revanche, un cadrage serré crée une impression de proximité (à la fois physique et psychologique), voire de familiarité, favorisant l'empathie avec ce sujet.


TYPE DE PLANCARACTERISTIQUESEXEMPLES D'UTILISATION
PLAN GENERAL L'image représente tout un panorama. Le sujet principal (s'il existe) est cadré très large, souvent dans un coin de l'image. Il apparaît donc très petit par rapport à l'environnement et les détails de sa constitution sont difficilement identifiables. L'empathie avec le sujet est forcément très faible, celui-ci étant souvent réduit à une simple silhouette. Ce type de plan s'emploie surtout lorsqu'on veut faire ressortir l'impression se dégageant d'un certain environnement, d'un paysage, d'un panorama. Le sujet, lorsqu'il existe, n'est là que pour renforcer cette impression et en faire percevoir l'échelle.
PLAN D'ENSEMBLE Par rapport à un plan général, le sujet est cadré plus serré, de façon à être identifiable. Bien que l'impression de proximité avec lui reste plutôt faible, il est perçu comme un "acteur" principal. Sa relation avec l'environnement est bien plus mise en valeur et apparaît plus équilibrée. L'intention du photographe est de s'intéresser surtout a la relation du sujet avec l'environnement. Sujet et environnement ont sensiblement une égale importance.
PLAN MOYEN Un sujet principal est représenté dans son ensemble, avec un cadrage serré. Tous les détails du sujet sont bien identifiables, ce qui augmente les impressions de proximité et d'empathie que ressent l'observateur à son égard. L'environnement, bien qu'il soit encore visible, perd beaucoup de son importance: il n'est plus qu'un décor destiné à "mettre en scène" le sujet. Ce cadrage est utilisé lorsque le but recherché est la représentation d'un sujet interessant par lui même dans son intégralité physique. L'environnement sert surtout à mettre en valeur le sujet, d'un point de vue physique ou psychologique. Ce type de cadrage conviendra aux photographies de mode, à la représentation d'un personnage ou d'un groupe caractéritiques, d'un monument intéressant, etc.)
PLAN RAPPROCHE Le sujet n'est plus cadré entièrement (par exemple, un personnage est photographié à partir de la taille ou de la poitrine). L'environnement devient un simple arrière-plan dont il n'est pas nécessaire de percevoir parfaitement les détails (il peut même être volontairement flouté). L'impression de proximité avec le sujet est évidemment très forte. (Nota: le plan américain est un plan rapproché cadré à mi-cuisse) Ce plan est utilisé dans le portrait classique, lorsqu'il s'agit de caractériser la personnalité d'un sujet d'une manière globale, intemporelle, dégagée du quotidien et de l'environnement.
GROS PLAN Dans ce cas, l'environnement n'a plus d'importance. L'intention est de mettre en valeur une partie d'un ensemble. Dans le cas d'un portrait, par exemple, seul le visage et le cou seront cadrés, ce qui établit une grande intimité avec le sujet en favorisant l'expression de ses sentiments du moment. Portraits à caractère psychologique, études de détail (détails architecturaux, etc.).

EXEMPLE I: PLAN D'ENSEMBLE.


Dans la photographie ci-dessous, le château semble être le sujet principal. Cependant, nous voyons bien que l'intention du photographe est moins de s'intéresser au sujet en lui-meme que d'exprimer sa relation avec l'environnement:


Exemple de plan d'ensemble

EXEMPLE II: PLAN MOYEN.

La photographie ci-dessous représente le même château cadré beaucoup plus serré afin de concentrer l'attention de l'observateur sur le sujet lui-même. L'environnement perd de l'importance et n'est là que pour "mettre en scène" le sujet.
Exemple de plan moyen


III.2.4.CHOIX DU POINT DE VUE:


Pour une focale donnée, un point de vue éloigné du sujet produira un cadrage plus large qu'un point de vue rapproché. La distance du sujet à l'observateur agira donc de la même manière que le cadrage: la proximité favorise l'empathie.
D'autre part, indépendemment de sa distance au sujet, la hauteur de l'observateur par rapport à celui-ci agit notablement sur l'impression ressentie:
  • Si l'observateur est situé à la même hauteur que le sujet, il aura l'impression d'être à égalité avec lui. Dans le cas d'un plan rapproché sur un personnage, un point de vue à hauteur du visage évoquera une situation d'échange, de discussion, de familiarité avec celui-ci.
  • En revanche, si l'observateur est situé au dessus du sujet (prise de vue "en plongée"), l'impression de domination qu'il ressentira, conjuguée au phénomène d'écrasement des perspectives, auront un effet péjoratif sur la perception qu'il aura de ce sujet: celui-ci apparaîtra plus petit et plus faible que nature. Ce type de visée permet d'évoquer des situations de faiblesse, d'inquiétude, de danger, d'appel à l'aide.
  • Enfin, si l'observateur est situé en dessous du sujet (prise de vue "en contreplongée"), il se sentira au contraire dominé par lui. L'accentuation des perspectives qui résulte de ce type de visée tendra à lui faire percevoir le sujet plus grand, plus imposant, plus fort que nature. Ce type de visée permet donc de présenter une image magnifiée du sujet, avec en contrepartie des impressions de distance, de dureté et d'indifférence qui peuvent engendrer une certaine antipathie à son égard.

EXEMPLE: CONTREPLONGEE.

La photographie ci-dessous, prise en contreplongée, "magnifie" le sujet en augmentant la perspective:


Exemple de contreplongee


III.2.5.POSITIONNEMENT DES ELEMENTS:

UTILISATION DE LA SECTION D'OR:

Un photographe débutant a instinctivement tendance à cadrer une photographie de façon à positionner le sujet principal sur la ligne verticale séparant l'image en deux parties. Si le sujet est cadré large, il aura tendance à le positionner au centre de l'image. Or, bien qu'il ne soit pas question de la proscrire totalement, cette solution est rarement la plus esthétique: la symétrie qui en résulte engendre des impressions d'immobilité, de banalité, d'ennui (mais, bien sûr, ces impressions peuvent être recherchées).
En fait, pour obtenir une impression harmonieuse et agréable, il est conseillé de positionner les différents éléments d'une photographie en alignant leurs frontières sur des lignes la partageant suivant des proportions bien particulières. Ces proportions semblent liées au "nombre d'or", qui est la limite du rapport entre deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci lorsque elle tend vers l'infini (suite dont le terme de rang n est la somme des termes de rang n-1 et n-2). Cette limite étant à peu près égale à 1,618, la "section d'or" correspond à peu près au partage d'un segment AB suivant les proportions 61,8 % - 38,2 % ( 2,618/1,618 = 0,618).
Dans la pratique, on confond cette proportion avec le partage 1/3 - 2/3 (33,3 % - 66,66 %). Le partage d'un segment dans le rapport 1/3 - 2/3 est assez facile à déterminer à l'oeil nu. Il est utilisé de différentes manières pour découper l'image en zones dans lesquelles ou à la frontière desquelles les éléments importants devront être positionnés.


ALIGNEMENT SUIVANT DES SECTIONS HORIZONTALES ET VERTICALES

Une première manière de disposer les éléments harmonieusement consiste donc à les aligner sur des lignes horizontales ou verticales partageant la photographie suivant le rapport 1/3 - 2/3 (ou 2/3 - 1/3), ou bien, si ces éléments sont relativement petits, à les positionner aux intersections de ces lignes.


PAR EXEMPLE:
  • On alignera la ligne d'horizon à un tiers de la hauteur d'une photographie si l'on vise à l'horizontale ou aux deux tiers de la hauteur, si l'on vise en plongée: Alignement au tiers de la hauteur
  • On alignera les limites du sujet principal au tiers ou aux deux tiers de la largeur et de la hauteur: Alignement au tiers de la largeur
  • Lorsque le cadrage est large, placer le sujet principal au centre de l'image donne une impression un peu statique. il est souvent préférable de le cadrer dans les bandes latérales du quadrillage 1/3 - 2/3 ou bien de le centrer sur les intersections des lignes: Exemple de décentrage du sujet

ALIGNEMENT SUIVANT DES SECTIONS ORIENTEES SUIVANT LES DIAGONALES

Une autre manière de procéder est d'utiliser des alignements par rapport aux diagonales et à des sections 1/3 - 2/3 pratiquées dans le sens de ces diagonales. Ce type d'alignement renforce les perspectives et, de ce fait, crée une impression plus dynamique:


PAR EXEMPLE:


Exemple d'alignement sur les diagonales


EQUILIBRAGE DES MASSES:

Il semble que lorsque nous observons une image, notre esprit attribue à chaque entité qui forme cette image une "masse", qui est fonction non pas de sa masse réelle, mais plutôt de sa surface apparente (un objet relativement petit mais proche de nous peut donner une impression de masse supérieure à un gros objet éloigné). De ce fait, suivant la répartition de ces masses dans l'image, celle-ci donnera une impression d'équilibre ou de déséquilibre.
Lorsque les masses apparentes se répartissent dans la largeur de l'image de manière à ce qu'elles s'équilibrent comme sur une bascule, nous aurons une impression d'équilibre, de calme, d'harmonie. Dans le cas contraire, le déséquilibre apparent créera une impression de malaise. De même, pour avoir cette impression d'équilibre, les masse importantes doivent être placée en bas de l'image.


PAR EXEMPLE:
Dans l'image ci-dessous, la masse apparente de la statue semble équilibrer celle du château:


Exemple d'équilibrage des masses


SENS DE LECTURE DES IMAGES:

Enfin, il semble que lorsque nous prenons connaîssance d'une image, notre vision ait tendance à la balayer de gauche à droite et de haut en bas. Ce mécanisme semble établi même chez les personnes dont la langue maternelle se lit de droite à gauche (il est vrai que les mathématiques, langage universel, utilisent pratiquement toujours le sens gauche-droite lorsqu'il faut figurer une progression). De ce fait:
  • Comme nous explorons les images de droite à gauche, en commençant par le haut, l'exploration de l'image complête demande moins d'aller-retours en format paysage qu'en format portrait. Une image en format paysage est donc analysée plus rapidement qu'une image portrait.
  • Nous avons tendance à associer la gauche d'une photo au passé et la droite à l'avenir: un personnage regardant vers la gauche donnera ainsi une impression de mélancolie et de regret alors qu'un regard tourné vers là droite nous paraîtra plus optimiste, plus joyeux.
  • Les éléments d'une image placés sur sa diagonale descendante seront ceux que nous percevrons le plus rapidement (ce qui justifie probablement l'expression "lire en diagonale").



III.3.POINT DE VUE TECHNIQUE:


III.3.1.COMPOSANTS CONCERNES:


Le cadrage d'une photographie est défini par trois éléments:
  • La direction de l'axe optique de l'objectif, qui détermine le centre de l'image. La direction de l'axe optique est déterminée par le photographe au moyen du VISEUR
  • La position de l'appareil par rapport au sujet, c'est à dire le point de vue adopté. C'est cette position qui détermine la largeur et la hauteur angulaires apparentes des différentes masses pour un observateur situé en ce point.
  • L'angle de champ, qui détermine la largeur et la hauteur angulaires de la région de l'espace qui pourra être captée par l'appareil. le chapitre précédent nous a permis d'établir que l'angle de champ d'un objectif était fonction de sa distance focale, qui est une caractéristique (réglable ou non) de l'OBJECTIF.


Largeur et hauteur angulaires


III.3.2.REALISATION D'UN CADRAGE ADAPTE AUX EXIGENCES:


Nous supposerons que le photographe, en s'appuyant notamment sur les principes énoncée au paragraphe III.2, a fini d'élaborer la composition qu'il veut donner à sa photographie. En ce qui concerne le cadrage, ceci implique que les paramètres suivants soient déterminés:
  • Le format de l'image (portrait ou paysage).
  • Le type de plan convenant le mieux à la composition.
  • Les différents éléments qui doivent figurer sur la photographie (sujet principal et autres éléments de l'environnement)
  • Les alignements que l'on désire réaliser.
Dans ces conditions la problématique technique va se résumer (en ce qui concerne le cadrage) à rechercher d'un ANGLE DE CHAMP permettant d'englober l'ensemble de la composition tout en réalisant les alignements voulus. L'angle variant inversement à la distance focale de l'objectif, le problème se résume à trouver une focale convenable. Nous nous trouverons dans l'un des trois cas suivants:
  1. Soit l'appareil est équipé d'un objectif à focale variable (zoom). C'est le cas le plus facile: il suffit de pointer l'appareil de façon à réaliser les bons alignements, puis de faire varier la focale jusqu'à ce qu'on obtienne un angle de champ correct.
  2. Soit l'appareil est équipé d'un objectif à focale fixe mais interchangeable. Dans ce cas, en visant de façon à réaliser les bons alignements, il suffit d'essayer plusieurs objectifs de focales différentes jusqu'à obtenir un angle de champ convenable.
  3. Si notre appareil est équipé d'un objectif non amovible ou bien si, étant dans les cas n° 1 et 2, il nous a été impossible d'obtenir un angle de champ convenable, il ne nous restera plus qu'à faire varier le point de vue (par exemple, en se reculant ou s'avançant pour diminuer ou augmenter la largeur apparente de la scène).
  4. Enfin, si toutes ces manipulations ont donné des résultats non satisfaisants, il ne nous restera plus qu'à revoir notre composition.
REMARQUE:
En pratique, ces manipulation ne sont vraiment possibles que si l'appareil est posé sur un pied et si l'on dispose d'une durée suffisante pour réaliser à la fois un cadrage correct et des alignements précis. Si l'appareil est tenu en main, ou si l'on dispose de peu de temps (scènes en mouvement, par exemple), il faudra se contenter d'approximations. Il sera alors plus pratique de cadrer plus large que nécessaire, quitte à corriger après coup avec un logiciel de traitement d'images. Toutefois, il faut garder à l'esprit que le fait de modifier le cadrage d'une photographie (donc, forcément réduire le nombre de pixels) amènera une dégradation de la définition plus ou moins importante suivant l'ampleur de la correction effectuée. Il ne faudra donc pas abuser du procédé.


III.3.3.EXEMPLE:


Exemple de composition


COMPOSITION DE L'IMAGE:

Dans le schéma ci-dessus, le sujet principal est le château lui-même. Le photographe veut en donner une image restituant l'impression esthétique globale qui s'en dégage. Il désire intégrer des éléments de l'environnement permettant de "mettre en scène" son sujet sans trop distraire l'attention. Il choisira donc une prise de vue en plan moyen qui lui permettra d'inclure des éléments significatifs de l'environnement proche tout en donnant du sujet une vue assez détaillée. Le format paysage s'imposera pour exprimer le calme, l'élégance et la majesté du sujet.
La statut située à gauche du château constitue un bon élément évocateur de l'environnement. De plus, son inclusion dans la photographie permettra d'équilibrer la masse du château et renforcera l'impression de perspective. Du côté droit, le bord de l'image pourra se situer un peu après l'extrémité droite de la façade.
D'autre part, pour obtenir un positionnement harmonieux, il paraît intéressant d'aligner l'extremité gauche de la facade au tiers de la largeur de l'image et la base du château au tiers de sa hauteur.
Toutes ces dispositions pourraient être remises en cause par des éléments extérieurs: position du soleil, impossibilité d'adopter certains points de vue (absence de recul, obstacles, etc...). Il faudrait donc modifier la composition en conséquence.

CADRAGE:

Une fois la composition déterminée, il faudra rechercher un cadrage qui permette de la mettre en pratique. Pour cela, la démarche la plus efficace est d'effectuer une première visée en essayant d'obtenir les bons alignements. Cette visée sera effectuée avec un angle de champ très large, de façon à avoir le plus de chances possibles de cadrer tous les éléments de la composition. Si l'on est équipé d'un zoom, il suffira de le régler à la focale minimale. Si l'on est équipé d'un objectif à focale fixe, le seul moyen sera de s'éloigner suffisamment pour que tous les éléments entrent dans le champ.
Une fois les alignements réalisés, il suffira de resserrer le cadrage de façon à obtenir la composition désirée. Il faudra effectuer cette opération tout en conservant ces alignements. L'opération est facile à réaliser avec un zoom, en augmentant la focale (donc en diminuant l'angle de champ). Avec un objectif à focale fixe, la seule solution sera de se rapprocher du sujet tout en concervant les alignements.





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